Vendredi 10 mars 2017 – Samedi 11 mars 2017
Après un vol sans histoire (les skis et les sacs ne se sont pas perdus !), nous prenons le train de nuit qui nous amène d’une traite à Abisko. En attendant de chausser les skis, il faut opérer la métamorphose qui nous transforme en skieurs…
Arrivés à Abisko Turistation, nous y trouvons du gaz pour le réchaud, quelques compléments de victuailles et nous voilà prêts à partir pour la première étape qui nous mènera au refuge d’Abiskojaure, après une quinzaine de kilomètres
Mais il commence à neiger, et le vent se lève…
Nous sommes accueillis par l’une des 2 gardiennes, avec un genre de citronnade chaude qui est fort bienvenue. Elle nous explique en détail où se trouve notre dortoir, les toilettes, le trou pour aller chercher l’eau et à quelle heure nous pouvions aller au sauna. Après quoi il est temps d’alléger nos sacs en mangeant notre fondue !
Dimanche 12 mars 2017
Depuis le refuge d’Abiskojaure, nous allons vers le refuge d’Alesjaure situé à environ 20km. Le temps est couvert avec quelques chutes de neige.
La pleine lune éclaire comme en plein jour, mais laisse quand même apercevoir quelques (petites) aurores boréales après le sauna
Lundi 13 mars 2017
Premier jour de variante non balisée entre Alesjaure et Vistas. Le temps qui était couvert au réveil se lève brusquement, et le vent aussi.
La vallée de Vistasjohka n’est pas très enneigée, le cheminement est parfois un peu compliqué. Il faut zigzaguer entre les plaques de glace, les rochers, etc.
Mardi 14 mars 2017
Deuxième jour de notre variante qui nous mènera au refuge de Nallo, puis à Sälka où nous retrouvons l’itinéraire « classique » (et balisé) de la Kungsleden. Les nappes de brouillard viennent nous jouer des tours et cachent l’entrée de la vallée « Stuor Reaiddávággi ». Les traces du groupe STF qui est venu de Nallo la veille ne nous aident pas vraiment et nous nous retrouvons sur la mauvaise rive de la vallée. Cela nous oblige à une gymnastique un peu désagréable pour retrouver le bon côté, et finalement sortir du brouillard pour profiter de la vue sur le « Nallo » (=aiguille).
Petite pause de midi au refuge Nallo, désert (nous avons croisé le gardien en arrivant qui partait se promener à ski). Nous reprenons notre route, la neige commence à tomber et nous perdons alors tout repère visuel. Du blanc, partout. Après 2 bonnes heures de marche à la boussole et au GPS, le refuge de Sälka est en vue.
Mercredi 15 mars 2017
Le temps ne s’est pas amélioré pour l’étape la plus longue (26km entre Sälka et Kebnekaise fjällstation). Il neige, et le vent souffle fort. La glisse est cependant bonne et nous arrivons à Singi en moins de 3h. Après quoi la trace oblique et nous aurons le vent dans le dos. La visibilité n’est pas exceptionnelle, mais sur une partie balisée c’est moins compliqué.
Après avoir franchi un genre de petit col après le refuge de Singi, nous descendons dans une vallée assez encaissée. Le vent souffle toujours (dans notre dos heureusement). Une fois cette partie terminée nous débouchons sur un plateau. Le vent y souffle en tempête, une rafale me jette même à terre. La neige a été par endroit complètement enlevée par le vent. Reste de la glace et des cailloux. Il faut parfois se cramponner aux poteaux qui balisent la trace ou s’arc-bouter sur les bâtons en attendant que le vent faiblisse un peu et que le poteau suivant soit en vue. Une fois les bâtons levés, plus besoin de pousser, le vent fait le reste. Après une heure sur ce plateau infernal, nous retrouvons un groupe de Lituaniens que nous avons croisé à Alesjaure. Ils ont déchaussé et tirent laborieusement leurs pulkas qui se renversent. Il nous faudra 2h de marche pour traverser cette soufflerie diabolique. L’apparition d’une ligne électrique semble indiquer que nous nous rapprochons.
La tête lessivée par les efforts, le bruit du vent et le froid, nous entrons dans le vaste hôtel de montagne du Kebnekaise. Il est silencieux, et plongé dans la pénombre car le courant a été coupé par la tempête. Moment irréel, nous nous débarrassons de nos affaires crépies de neige et pouvons nous laisser aller dans les fauteils du salon.
Jeudi 16 mars 2017
Le vent souffle encore en tempête une partie de la matinée, mais il fait beau. L’après-midi est plus calme, nous sortons faire un petit tour en direction de Tarfala.
Vendredi 17 mars 2017
Dernier jour de ski, le temps s’est enfin mis au beau. Les 19km vers Nikkaluokta sont une aimable promenade reposante. La vue sur le massif du Kebnekaise est splendide, seules quelques motoneiges (qui font la navette entre Kebnekaise et Nikkaluokta) viennent troubler le calme.
Nous arrivons tôt à Nikkaluokta, il faut attendre le bus (au chaud dans le restaurant/bibliothèque/magasin). Ce dernier nous emmènera à la gare de Kiruna où nous reprenons le train de nuit pour Arlanda, puis l’avion qui nous ramènera à Genève.